Le Big Data est un sujet de conversation médiatique. Au-delà des zettaoctets de données, quelles réalités chiffrées recouvre-t-il ?
Pour creuser un peu la question du Big Data, Getsatisfaction.com a publié une infographie intéressante réalisée à partir d’une analyse du cabinet McKinsey.
« Le Big Data fait référence à des ensembles de données dont la taille dépasse celle qu’un emplacement de stockage traditionnel peut normalement prendre en charge » introduisent-ils. Mais ils font également valoir que la croissance exponentielle des données va « potentiellement devenir la prochaine frontière en termes d’innovation, de compétition et de profits ».
Tous les secteurs de l’activité économique sont touchés : en termes de quantités de données stockées, l’industrie de la fabrication tient la tête du classement. Elle est rapidement suivie cependant par plusieurs secteurs comme celui bancaire, de l’assurance santé ou encore de la distribution.
Quelle valeur peut-on accorder à cette masse donnée ?
Selon les dernières prévisions réalisées par IDC, le marché du Big Data va connaitre une croissance de 40% par an jusqu’en 2015, pour atteindre 16,9 milliards dollars. En soi, cela représente une augmentation sept fois supérieure à celle du reste des TIC.
« Savoir que toutes ces données sont là est une chose » relève Getsatisfaction «mais utiliser ces données et les transformer en source de profit est un tout autre problème ».
Des impacts chiffrés ont cependant déjà pu être posé. Le secteur de la Santé est vu comme particulièrement sensible à l’amélioration de ses performances opérationnelles et de ses process : la mise en œuvre des technologies de gestion du Big Data pourrait générer 300 milliards par an de revenu sur la prochaine décennie. La R&D, l’aide à la décision clinique, la prescription et la distribution des médicaments, et la prévention des fraudes seraient quelques-unes des catégories qui en bénéficieraient.
D’autres secteurs sont particulièrement impactés :
- Le secteur public : Au niveau de l’Union Européenne, le Big Data a le potentiel de réduire les coûts de 20%, soit environ 300 milliards d’euros, estiment les spécialistes. Ce chiffre concernerait pour 110 milliards des gains au niveau de la collecte des taxes, mais surtout pour près de 200 milliards des économies en termes d’efficacité opérationnelle.
- Le Retail : la gestion des données nombreuses a déjà eu un fort impact au niveau de la productivité, ces dernières années. En continuant sur cette voie d’utilisation effective du Big Data, l’augmentation potentielle des marges d’exploitations pourraient atteindre 60% d’après les analystes de McKinsey.
Pour accéder à ce plein potentiel, les entreprises sont confrontées à plusieurs types de défis. Les questions de politiques de données se posent avec de plus en plus de force (vie privée, propriété intellectuelle, responsabilités…), de même que celle de l’accès à la donnée.
Adapter la technologie au Big Data va également demander des investissements importants, qui peuvent freiner certains secteurs (notamment public). Enfin, des compétences pointues sont particulièrement nécessaires pour passer de la simple captation du Big Data à son exploitation commerciale. Les experts en BI et en Data mining qui s’adapteront ont de beaux jours devant eux.
L’abondance des données ouvrent donc de nombreuses possibilités, mais comme le faisait valoir Maurice Belais, Directeur du Consulting chez Coheris : dans ce monde d’abondance, il existe finalement pour l’entreprise « deux grandes raretés ; le temps et la connaissance ».
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