Au fil des années, l’Intelligence Artificielle est de plus en plus présente dans la société, et ce, à différents niveaux. Améliorée en permanence, elle se rapproche de plus en plus de l’intelligence humaine. Afin d’évaluer ses capacités, plusieurs techniques sont utilisées. Parmi elles, le test de Turing est sans doute l’évaluation la plus connue et la plus ancienne. Si les résultats obtenus par ce test permettent de mettre en évidence une véritable amélioration de l’Intelligence Artificielle, la confusion avec l’intelligence humaine reste à relativiser.
Qu’est-ce que le Test de Turing ?
Principe
Elaboré et présenté par le mathématicien et cryptologue Alan Turing en 1950 dans son article “Computing Machinery and Intelligence”, le test de Turing a pour vocation de mesurer la capacité de l’Intelligence Artificielle à être confondue avec l’intelligence humaine. Pour répondre à la question “une machine peut-elle penser ?”, ce test se déroule de la manière suivante : un humain va dialoguer avec deux interlocuteurs tout en sachant que l’un des deux est une machine. Après 5 minutes de conversation, l’homme doit réussir à déterminer lequel de ses deux interlocuteurs est l’IA. Dans ce jeu des imitations, l’objectif de la machine n’est pas de répondre correctement aux questions, mais de tromper l’interlocuteur humain en répondant de la manière la plus humaine possible.
Les premières IA
C’est en 1966 qu’un programme d’Intelligence Artificielle a été capable de passer ce test : ELIZA. Ce programme a été en mesure d’analyser un texte et d’y rechercher les mots-clés afin de répondre de manière cohérente à son interlocuteur. Ayant réussi à convaincre plusieurs de ses interlocuteurs qu’il était une vraie personne, le programme ELIZA est considéré comme le premier à avoir réussi le test de Turing.
En 1972, une autre Intelligence Artificielle a été mise à l’épreuve de ce test : Parry. Cette fois, ce programme imitait le comportement d’une personne schizophrène paranoïaque. L’évaluation de son caractère humain était ensuite réalisée par un groupe de psychiatres. Les résultats ont montré que, dans 52% des cas, les psychiatres ont cru dialoguer avec un véritable être humain.
Quels sont les enjeux ?
Le test a été élaboré afin de répondre à une interrogation philosophique ancienne sur la capacité d’une machine à imiter le comportement humain. Avec l’Intelligence Artificielle, le test apparaît comme particulièrement pertinent et permet d’envisager la possibilité d’une similarité entre machine et humain. En effet, de par leur fonctionnement, les programmes peuvent imiter en partie les comportements humains. Aujourd’hui, les IA sont de plus en plus performantes et peuvent être utiles à différents niveaux, notamment au travers du machine learning. En permanence, les IA traitent des données statistiques et améliorent leur raisonnement et leurs connaissances.
Ce perfectionnement constant des Intelligences Artificielles est un atout majeur pour les entreprises aujourd’hui. En effet, ces outils permettent de traiter d’importantes masses de données et de les transformer en réels indicateurs pour élaborer leur stratégie. L’utilisation de cette technologie s’est désormais généralisée et est utilisée dans de nombreux secteurs d’activité afin d’optimiser la production et d’être au plus proche des besoins des clients. À travers le test de Turing, l’amélioration de l’IA est perceptible et permet d’envisager une utilisation encore plus performante à l’avenir.
Le Test de Turing : quelles faiblesses ?
Si ce test apparaît comme particulièrement intéressant pour mesurer les performances et le perfectionnement de l’Intelligence Artificielle, il présente tout de même certaines faiblesses :
- Le test n’évalue pas l’intelligence mais la capacité de l’IA à imiter le comportement humain ;
- Les comportements intelligents ne sont pas forcément en adéquation avec la logique humaine ;
- La considération des réactions d’une machine comme équivalentes à celles des êtres humains relève de l’anthropomorphisme ;
- Pour certains, le test de Turing n’est qu’une distraction et n’apporte rien d’intéressant pour le développement de l’Intelligence Artificielle.
Malgré sa pertinence, le test de Turing connaît donc de nombreuses réserves sur l’importance des résultats obtenus. En effet, s’il permet d’évaluer l’efficacité des programmes d’IA, il est difficile de parler d’une intelligence semblable à celle humaine. En effet, l’intelligence humaine répond à une toute autre logique et est notamment influencée par les émotions. Ainsi, les résultats de ce type de test sont à prendre avec précaution.
L’IA de plus en plus humaine
Malgré les critiques et objections que l’on peut émettre à l’encontre du test de Turing, il est toujours une référence et est encore utilisé pour plusieurs études universitaires. L’une des dernières est celle de l’Université de Reading en 2014 qui a permis à une IA de passer le test de Turing avec succès. En effet, l’IA produite par des chercheurs russes a réussi à convaincre 33% des juges, passant ainsi la barre minimale de 30% fixée par Turing pour confirmer la réussite du test. Ces résultats peuvent montrer à quel point une Intelligence Artificielle peut arriver à tromper l’humain en imitant son comportement.
De plus en plus utilisée, et ce, dans de nombreux secteurs, l’Intelligence Artificielle représente donc un enjeu essentiel à l’avenir et modifie déjà considérablement les stratégies commerciales des entreprises. En amélioration constante, ce type de systèmes et de programmes tend à se perfectionner et à comprendre un peu plus les comportements humains. Face à ces prévisions, on peut y voir des opportunités intéressantes pour faciliter son quotidien mais également des risques de cybercriminalité. La mise en exergue, par le test de Turing, de la qualité de certaines IA à se faire passer pour des humains permet d’anticiper ces éventuels risques et de mettre en place les mesures adéquates pour éviter ces dérives.
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